Lorsque Dieu créa les humains, ils
étaient à l’image de Dieu : corps
magnifiques, esprits splendides,
coeurs profonds. Pendant pas mal
d’années, au Paradis, Dieu venait visiter
ses créatures. Il conversait avec
Adam qui le voyait en face-à-face. Il
le formait, l’initiait aux savoirs. Il lui
a même confié le soin de nommer les
animaux ! Quelle confiance !
Malheureusement, en raison de la
haine farouche et subtile de Satan,
Adam et Eve furent tentés, et succombèrent.
Ils furent ni plus ni moins
aveuglés par de faux raisonnements,
de faux arguments.
Hélas, Dieu en ressentit une blessure
immense, toute la création en fut
ébranlée. La perte de confiance, voilà
ce à quoi a abouti la faute.
Obligés de survivre désormais dans
un monde hostile, Adam et Ève durent
surmonter leur propre dégoût, leur
propre culpabilité, se tenir les coudes,
et souder leur famille dans un effort
commun.
Lors du premier homicide, lorsque
leur fils Abel fut tué par leur fils Caïn,
quelle a été leur douleur, leur coeur
a dû se briser de souffrance. Puis les
péchés se sont accumulés pendant
des milliers d’années.
Enfin, un jour, Marie, la toute pure n’a
pas cédé à la tentation, et a dit OUI.
Le sacrifice du Christ, son fils Jésus, a
été un acte expiateur. Il s’est donné
en victime pour effacer le péché, pour
que le grand pardon soit donné, pour
que les créatures puissent retrouver le
bonheur avec leur créateur.
Célébrer le sacrifice de la messe rappelle
cet acte fondateur. Le symbole
de le célébrer sur un autel, signe du
tombeau et de la mort, avec pour
décor Adam et Ève, c’est magnifique.
Voici le sens des vitraux de l’autel façonnés
et conçus entre 1945 et 1951
par François Décorchemont. Adam
et Ève sont reliés à l’arbre de vie, en
bleu, couleur de l’eau vive. Non pas
deux coupables, mais deux êtres à
l’origine des humains, deux racines
qui donnent des fruits. Ils sont nos
parents, et aussi Jésus est notre libérateur
: nous leur devons la vie à tous
les trois. Les vitraux sont ainsi très
« parlants ».
VERONIQUE SERVANT