Raphaëlle Ybarra de Vilallonga (1843-1900)
Elle est la fille de Gabriel María de Ybarra y Gutiérrez de Caviedes et de son épouse, née María del Rosario de Arámbarri y Mancebo, tous deux issus de la haute société de Bilbao en Espagne, et profondément chrétiens. Épouse d’un industriel fortuné d’origine sévillane (José de Vilallonga y Gipuló) et mère de famille de sept enfants, son dévouement aux enfants et aux malades de son quartier à Bilbao s’ajoutait à la réputation de femme au foyer exemplaire qu’on lui accordait dans le voisinage.
En plein XIXe siècle, alors que l’Espagne voyait augmenter fortement sa population et Bilbao devenir un centre d’attraction important, Rafaela Ibarra était consciente du danger que court la jeunesse. A la recherche d’une meilleure situation de vie, ils partent vers la capitale où les attendent exploitation et pauvreté, marginalisation et de graves autres dangers.
Sa situation sociale ne fut pas un obstacle à sa sensibilité envers la jeunesse marginalisée, bien au contraire : elle y trouva un immense champ d’action où réaliser un apostolat profond et durable ; si profond que même après sa mort il n’a pas été possible de le mesurer ni savoir jusqu’où portèrent ses fruits.
Elle mit à la disposition des pauvres tout son argent et toute son énergie : elle recueillit les jeunes filles à la recherche de travail et continua de travailler avec elles jusqu’à ce qu’elles aient trouvé un emploi digne et décemment rémunéré.
Elle venait particulièrement en aide aux fillettes et jeunes filles de quartiers touchés par l’industrialisation et le relâchement des mœurs et fonda des institutions en faveur de la protection et de la promotion de la femme.
Animée d’une grande spiritualité, c’est avec l’accord de son époux en 1891 qu’elle s’engagea dans les vœux de religion, et consacra une grande partie de sa fortune à la fondation de l’association des Saints Anges Gardiens, destinée à la formation et à l’enseignement des jeunes filles dans l’esprit chrétien. Le premier collège des Anges-Gardiens de Bilbao est construit en 1897 et inauguré le 24 mars 1899, comme maison-mère. Elle meurt le 23 février 1900 sans avoir vu son œuvre consolidée. Rafaela Ibarra décéda le 23 février 1900, âgée de 57 ans, avec le regret, peut-être, de ne pas voir son Institut approuvé par l’Église, reconnu seulement après son décès.
Elle fut béatifiée par le Pape Jean-Paul II en 1984.
En 2011, la congrégation comprend trente-cinq maisons en Espagne et en Amérique.
Elle est vénérée comme bienheureuse par l’Église catholique et elle est commémorée le 23 février selon le Martyrologe romain.