Vitraux et autel de l’église de Pacy:

A l’occasion de la messe de rentrée paroissiale, les paroissiens et les jeunes scouts présents ont pu profiter des magnifiques œuvres de François Decorchemont qui a réalisé le grand vitrail du chœur ainsi que l’autel.

François Decorchemont est un maître verrier du XXe siècle (1880-1971) qui a marqué de son empreinte de nombreuses églises de l’Eure. Il a déjà fait l’objet de quelques publications tant son style sur le fond et sur la forme est à la fois moderne et respectueux des traditions. Moderne car cet artiste a toute sa vie tenté de mettre au point une nouvelle technique pour élaborer des vitraux, en combinant le verre, le béton et le métal. Il avait créé ses propres forges pour pouvoir travailler le verre comme il le souhaitait. Retenons de sa technique dite « pâte de cristal » qu’il commençait par faire des plaques de verre colorées qu’il brisait par la suite pour en faire des cristaux. Il réalisait alors un montage de la forme souhaitée et il disposait ses cristaux sur une hauteur de 2cm environ (ce qui est très épais pour des vitraux). Cela lui donnait la possibilité de mettre plusieurs couleurs de verres les unes sur les autres et ainsi de réaliser des effets de transparence tout à fait remarquables. Ses vitraux ont une relation inégalée à la lumière de par la profondeur des couleurs. On s’en aperçoit parfaitement bien lorsque l’on se trouve à l’intérieur des églises qu’il a dotées. La richesse de ses bleus, des roses, des jaunes et des verts éclate avec force. A contrario, le verso des vitraux (visibles de l’extérieur) est particulièrement froid et ingrat, car c’est plutôt le béton gris qui ressort. Le respect de la tradition vient du fait que François Decorchemont était fin connaisseur de la liturgie et qu’il estimait important de faire des vitraux « à l’ancienne », soit avec des sujets bibliques. L’objectif demeurant ainsi, comme pour ses prédécesseurs, de fournir au croyant un livre d’images coloriées. La principale difficulté technique vient des différences de réaction des différents matériaux face au froid ou au chaud. Aujourd’hui, il est plus que complexe de refaire ces vitraux, d’abord parce qu’il avait créé son propre matériel ; celui-ci n’est pas connu ou utilisé par les autres maîtres verriers, ce qui demande donc de refaire les recherches qu’il avait menées pour trouver ses couleurs. Mais aussi parce qu’il avait créé ses propres techniques et, au-delà de celles-ci, sa propre manière de l’utiliser. Comme tous les grands artistes, son style n’est pas imitable. Il est donc essentiel de les protéger pour minimiser les risques de dégradations imbéciles et de les scruter avec attention pour repérer les premières fissures qui peuvent avoir lieu dans les angles ou sur les bords, là où les tensions sont les plus importantes. Tous les vitraux de François Decorchemont ne sont pas encore protégés au titre des objets classés ou des immeubles monuments historiques. Le musée du Verre à Conches-en-Ouche dispose encore de nombreux dessins préparatoires du maître. [ extrait du site gouvernemental]. Pour plus d’information, cliquer ICI pour télécharger ce document en deux pages illustrées.