Le PELERINAGE paroissial à MONTLIGEON a eu lieu  Samedi 12 Novembre 2022  

Nous étions 35 personnes accompagnées du Père Florent et du Père Séraphin à partir en pèlerinage à Notre Dame de Montligeon dans l’Orne. Ce sanctuaire est un lieu de prière pour les défunts, on y vient pour confier à notre Mère nos défunts et les âmes du purgatoire. Son animation spirituelle a été confiée par l’évêque de Sées à des prêtres de la Communauté St Martin pour en faire un lieu de prières mais aussi de compassion, d’écoute et de consolation de toutes les personnes frappées par le deuil.

L’origine de ce sanctuaire remonte à 1878, date à laquelle l’abbé Buguet est nommé curé de la paroisse La Chapelle Montligeon. Issu d’une famille modeste, il constate le manque de travail pour les habitants du village et de ses environs. C’est alors qu’il a l’idée d’y développer une imprimerie qui devint une activité socio-économique importante dans cette petite région du Perche. A cette époque, il eut la douleur de perdre 5 personnes de ses proches en un an. Une question le hante alors : qui prie pour ceux qui n’ont pas de famille ?Il crée une fraternité de prières pour les âmes du purgatoire en 1884. Ainsi, en 1887, l’imprimerie était créée et il organisait le premier pèlerinage pour prier pour les âmes du purgatoire. Alors que les pèlerins affluent, l’idée de construire une église vint ensuite ; construite en 15 ans, elle sera bénie en 1911 et dédiée à Notre Dame Libératrice des âmes du purgatoire. L’abbé Buguet meurt à Rome en 1918 et en 1928, le pape Pie XI érige la nouvelle église en basilique mineure.

Arrivés au sanctuaire en fin de matinée, nous avons participé à l’Eucharistie concélébré avec les prêtres du lieu ainsi que ceux qui accompagnaient les différents groupes, pour nous le Père Florent, le Père Séraphin et Guillaume, notre diacre. Ce fut un grand moment de communion.

L’après-midi, lors d’une conférence, Don Pierre Gazeau nous éclairait sur la vie éternelle. Nous pouvons en retenir quelques éléments sur le jugement particulier, l’enfer, le paradis, la communion des saints.

Le jugement particulier n’est pas une condamnation mais plutôt une appréciation de notre vie selon la miséricorde de Dieu. Il n’y a pas de concurrence entre ce que Dieu fait pour nous, c’est la grâce, et la vie que nous choisissons de mener, c’est notre libre-arbitre. Ainsi, le bonheur auquel nous aspirons, voulons-nous le recevoir d’abord de Dieu ou de nous-mêmes ? Sommes-nous heureux en recevant la joie du Christ ou sommes-nous heureux par nous-mêmes? C’est à nous d’en faire le choix car Dieu nous a créés libres.

L’enfer, il faut le distinguer « des enfers » qui est le séjour des morts, un lieu de passage. Ainsi lorsque nous  disons dans « je crois en Dieu » que le Christ « est descendu aux enfers », c’est dans l’attente de la Résurrection. Quand Jésus parle de l’enfer, c’est pour nous responsabiliser. Dans Matthieu 25, il dit que « l’enfer (est) préparé pour Satan et ses anges ». L’enfer est donc toujours une réalité que chacun doit envisager pour soi-même et non pour les autres. Chacun est capable et libre de dire non, de choisir le Ciel. Le purgatoire est une grâce supplémentaire que Dieu nous accorde pour accéder au paradis.

Le paradis, c’est contempler Dieu face à face mais pas de manière passive. Il y a une progression dans la contemplation, l’éternité permet cette croissance. Sur le chemin d’Emmaüs, les disciples voient Jésus tel qu’il est, le miracle est que leurs yeux soient capables de le voir. Dieu nous connaît et chacun est comblé de sa Grâce à sa mesure et parce que nous verrons Dieu, nous verrons ce que Dieu voit ; nous verrons avec les yeux de Dieu. On se reconnaitra à la mesure de notre charité reçue sur terre.

Le lien entre les morts et les vivants n’est pas interrompu par la mort. Il perdure dans la communion des saints et grandit même par la prière.

C’est une conférence qui susciterait encore beaucoup de réflexions, de méditations pour nous éclairer sur la vie éternelle et nous aider lorsque nous perdons des êtres chers.

A la suite de cette conférence, chacun a pu confier ses proches à la prière du sanctuaire, visiter la basilique. Nous avons admiré la statue de Notre Dame Libératrice, œuvre du sculpteur Giulio Tadolini, qui surplombe le maître-autel, les magnifiques vitraux et mosaïques. Notre attention à la chapelle du « Bon Larron » qui fait face à celle de Sainte Thérèse de Lisieux qui priait pour le condamné à mort Panzini. Elle a été construite par des prisonniers et symbolise magnifiquement la communion des saints dans la miséricorde de Dieu.

Jean-Pierre Métayer

 

Le Perche abrite le centre mondial de la prière pour les défunts