Voici quelques lignes pour partager avec vous une joie et une misère de ma mission au Liban.

 J’ai été très marqué par le manque. Un manque évident des besoins de premières nécessités. Pour autant, je lisais sur de nombreux visages une envie de se battre pour retrouver un Liban revigoré, sans corruption des hommes politiques et dans une paix entre catholiques maronites et musulmans. La misère créée par la crise économique pousse de nombreux catholiques à quitter le pays afin de retrouver des conditions de vie décentes. Cette situation affecte profondément les enfants qui sont conditionnés dès leur plus jeune âge, à trouver les moyens de s’installer dans un pays plus enclin à un avenir meilleur selon eux. Cela n’empêche pas de voir sur eux de beaux sourires grâce à la chaste naïveté de l’enfance.

 J’ai été également très marqué par la joie évangélique et pastorale. J’ai été accueilli chez les Sœurs du Très Saint Sacrement. Ces Sœurs sont en charge d’une école maternelle, d’une école élémentaire, d’un collège, d’un lycée et d’un dispensaire, tout cela dans un lieu unique sur la montagne. Pour beaucoup de familles habitant les villages alentours, c’est l’un des seuls lieux de rencontre et de sociabilisation. Ce couvent qui fonctionnait très bien avant la crise éprouve maintenant des difficultés financières. Cette situation est due aux aides de l’Etat pour l’éducation qui ont été coupées totalement. Les enseignants ne reçoivent donc plus de salaire. Ceci engendre qu’ils n’ont plus les moyens de venir donner des cours aux enfants qui se retrouvent pris en otages. De plus, l’accès aux médicaments et à la médecine étant très difficile, le dispensaire permet d’accéder aux soins.

 Malgré ces difficultés notables, les Sœurs sont remplies de joie. Cela n’empêche pas une inquiétude profonde pour le lendemain avec cependant une confiance absolue dans la providence. Quel bel exemple pour le pasteur de demain que je suis amené à devenir. Alors chers Frères et Sœurs dans le Christ, gardons la joie malgré les épreuves qui traversent nos existences !

Pour conclure ces quelques lignes, je tiens à vous remercier d’une part de m’avoir permis de vivre cette très belle expérience qui m’a fait grandir tant humainement que spirituellement et d’autre part, vous remercier de votre accueil chaleureux durant ces deux années passées en votre communauté. Soyez assurés de ma prière pour vous et je compte sur la vôtre pour continuer mon chemin vers le ministère presbytéral.

Jason Follope, séminariste en stage dans notre paroisse, de 2020 à 2022.