Une cérémonie s’est déroulée samedi 13 Juillet dans cette chapelle d’Orgeville à la mémoire de tous les défunts de la Commune de Paris. Une messe a été concélébrée avec le Père Jacques Benoist, historien, et présidée par Mgr Emmanuel Tois, évêque auxiliaire de Paris, ancien magistrat à la cour de Cassation. Un homage particulier a été rendu à la mémoire de Louis-Bernard Bonjean fusillé le 24 Mai 1871.
La chapelle désaffectée depuis de très nombreuses années et son environnement avaient été tout particulièrement préparés pour cette cérémonie. Mme Jocelyne Ridard, maire de la commune, ainsi que les membres de l’EAP de la paroisse ont réussi ces préparations dans un délai très court.

Tout le contexte de cet évènement et des détails sont décrits ci-dessous par Véronique Servant:
A Orgeville vivait le Premier Président de la Cour de Cassation, Louis Bernard Bonjean, qui a été pris en otage par les Communards et fusillé le 24 mai 1871 avec l’Archevêque de Paris, Monseigneur Darboy, qui était son voisin de cellule. Avec eux périssaient en même temps, l’abbé Deguerry, curé de la Madeleine, l’abbé Surat archidiacre de Notre-Dame et l’abbé Allard.
Comme le procès en béatification de Mgr Darboy est à nouveau à l’étude grâce à la diligence du Père Jacques Benoist et de l’évêque auxiliaire de Paris Mgr Tois, ils ont souhaité venir voir les lieux de vie de Louis Bernard Bonjean et la reconstitution de sa cellule à prison de la Grande Roquette pendant presque six mois.
Samedi matin, une visite du cimetière d’Orgeville (avec bénédiction), des souvenirs dans l’église Saint Martin d’Orgeville, qui date du XIème siècle, et une messe de requiem pour les victimes de la Commune (toutes les victimes dans les deux camps) a été organisée par Mme France Auphan, descendante du Pt Bonjean qui demeure à Orgeville, à la demande de Mgr Tois. Nous étions en petit comité dans cette minuscule église à nous recueillir sous la houlette de l’évêque auxiliaire, avec Mme la Maire de Cailloüet, madame Ridard, et l’architecte des bâtiments de France, France Poulain. Merci à France Auphan et à Patrice Jacquelin pour tous les préparatifs, et pour le ménage de cette église qui est désaffectée, merci à la Mairie de Cailloüet pour les clefs et pour les chaises. Ensuite, dans l’après-midi, les ecclésiastiques accompagnés par M. et Mme Auphan ont visité la reconstitution de la prison qui est dans le parc du château d’Orgeville, désormais propriété de la municipalité.
Nous souhaitons aux défenseurs de gagner leur cause, pour que ces otages qui ont jusqu’au dernier moment affirmé leur foi et leur espoir en la vie éternelle, soient reconnus bienheureux afin de nous servir d’exemple de fidélité. « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux » disaient-ils.
Véronique Servant